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Vivre dans le quartier Vieux-Lyon

Témoin des époques médiévale et Renaissance, ce mini-village atypique du bord de Saône a le charme de l’ancien. Ses ruelles pavées, ses places animées et ses demeures d’époque en font un quartier chaleureux au cachet incomparable, qui attire de plus en plus de résidents. C’est aussi un passage incontournable lors d’un séjour à Lyon !

Un style architectural distinct

A partir de la Renaissance (XVème – XVIème s.), l’architecture du Vieux-Lyon est influencée par l’arrivée de Florentins à la cour et d’un mariage royal entre l’Italie et la France. De grandes familles de banquiers et commerçants italiens font alors construire de somptueuses demeures aux façades ocres, dissimilant cours intérieures et jardins suspendus, comme l’on peut retrouver dans les palais de Florence. Ces vieilles maisons aux pierres colorées et ce décor style Renaissance dégagent un vrai parfum méridional.

Suite à l’installation de congrégations religieuses au XVIIème siècle, les résidences se voient modifiées pour une disposition plus haute et étroite, due au manque d’espace qui contraint les propriétaires à surélever les habitations.

Ce quartier à l’identité forte mêle naturellement histoire et vie moderne et séduit de plus en plus de lyonnais ; du moins ceux qui acceptent la difficulté d’accès et de stationnement en voiture, dû à l’absence de garages.

Un secteur sauvegardé depuis 1964

Dans les années 60, le Vieux Lyon était en triste état. De nombreux bâtiments étaient menacés et des projets d’urbanisme prévoyaient leur destruction. Le 12 mai 1964, grâce à l’action du ministre de la Culture André Malraux, de l’association « la Renaissance du Vieux Lyon » et de la Ville, les quartiers de Saint-Paul, Saint-Jean et Saint-Georges furent déclarés « secteurs sauvegardés ».

Le Vieux-Lyon est en effet le plus vaste espace d’Europe préservé de cette époque – avec Venise -, avec ses 24 hectares de bâtiments, monuments, parcs et ruelles. Inscrit au Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO depuis 1998, il est le premier quartier de France à faire l’objet d’une opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH). Celle-ci vise à revaloriser le centre ancien tout en protégeant son patrimoine.

L’histoire de trois quartiers

A la Renaissance, le quartier Vieux-Lyon s’organise autour de 3 édifices religieux : au sud, Saint-Georges, quartier d’artisans; au centre, Saint-Jean, quartier du haut clergé et de l’aristocratie; et au nord, Saint-Paul, quartier de la grande bourgeoisie ainsi que centre financier et commercial.

Saint-Georges au sud

Le quartier Saint-Georges, constituait autrefois l’extrémité sud de Lyon et communiquait avec l’extérieur par le biais de la porte Saint-Georges, aujourd’hui détruite. Ce quartier accueillait à l’origine les canuts, avant qu’ils ne se déplacent vers la Croix-Rousse pour installer leurs nouveaux métiers à tisser, nécessitant des plafonds hauts de plus de quatre mètres.

Saint-Jean au centre

C’est le quartier le plus connu, avec sa primatiale et sa place Saint-Jean. Véritable joyau médiéval du quartier, cette cathédrale est connue pour son architecture romano-gothique unique et son horloge astronomique richement décorée. Un jardin archéologique se tient sur son côté nord, aux bas des pentes de Fourvière, résultant des vestiges d’une cathédrale du Vème siècle.

Surnommé le « Petit Paris », c’est également le quartier le plus touristique du Vieux Lyon. Son artère principale est la rue Saint-Jean, où l’on retrouve bars, bouchons lyonnais et de nombreuses boutiques traditionnelles d’époque : soierie, librairie, friperie, savonnerie, magasin de jouets en bois ou de souvenirs de Lyon…

Saint-Paul au nord

Relié au quai Saint-Vincent et aux Terreaux par le pont de la Feuillée, Saint-Paul est le quartier lycéen du Vieux Lyon. Il abrite l’église Saint-Paul, classée monument historique en 1996. Plus ancienne église de Lyon (IXème siècle), son architecture est également de style romano-gothique. Ce secteur subit une importante mutation à la fin du XIXème siècle avec l’ouverture de la gare terminus Saint-Paul en 1876, qui dessert la Vallée d’Azergues, les monts du Beaujolais et l’ouest lyonnais.

La même année, de nombreux immeubles anciens furent détruits avec le percement de la rue Octavio-Mey, suivi de la construction du Collège Hôtel – hôtel de tourisme 4 étoiles – et du Palais Bondy, constitué de deux salles de concerts, deux salles d’exposition et du Théâtre Le Guignol de Lyon.

Ce quartier historique a eu son moment de gloire dans le domaine cinématographique, mis en scène dans le film « L’horloger de Saint-Paul » de Bertrand Tavernier. Dans ce film, l’horlogerie se situait effectivement rue de la Loge.

Un quartier de vie familial

Principalement piétonnier, le Vieux-Lyon offre un cadre de vie agréable et fait face à l’hyper centre de la ville. Certains prennent le funiculaire en direction de la Basilique de Fourvière et profitent de la vue panoramique du Parc des Hauteurs, ou s’émerveillent en entrant dans la Cathédrale Saint-Jean, ce bel édifice qui fusionne différents styles architecturaux.

D’autres s’aventurent dans l’univers fantastique du Musée Miniature et Cinéma ou se replongent dans le passé à l’ensemble Gadagne, qui abrite deux musées : le musée d’Histoire de Lyon et celui des arts et de la marionnette, tous deux construits dans de belles bâtisses Renaissance.

D’autres encore se donnent rendez-vous dans les pubs et cafés-théâtres ou se prélassent sur l’une des nombreuses terrasses de bouchons lyonnais : Daniel & Denise, Les Fines Gueules, L’Auberge des Canuts, Aux Trois Maries et bien d’autres…

Certains viennent simplement déguster une glace artisanale Nardone, une brioche pralinée de chez Pralus ou de la succulente Boulangerie du Palais, tout en parcourant les multiples échoppes de la rue Saint-Jean.

Une chose est sûre ; vous aurez toujours quelque chose à découvrir dans ce quartier particulièrement vivant, qui dissimule bien des secrets.

De fameux passages secrets : les traboules

Le quartier Vieux-Lyon est connu pour abriter plus de 200 traboules. Un grand nombre de ces passages obscurs et mystérieux sont fermés ou condamnés, mais une quarantaine reste ouverte aux visiteurs. Ces passages piétons, passant à travers des cours et des escaliers, donnent accès à des habitations ou permettent de se rendre facilement d’une rue à une autre.

Les premières traboules, construites au IVème siècle, servaient à rejoindre la Saône rapidement, mais ont aussi permis aux Canuts d’acheminer facilement leurs marchandises. Au 19e siècle, elles ont joué un rôle crucial durant leurs mouvements de révolte, leur permettant de s’infiltrer dans le centre-ville pour s’emparer de certains points stratégiques. Durant la Seconde Guerre mondiale, c’est au tour de la Résistance française – connaissant la ville comme personne – d’emprunter ces couloirs pour échapper aux nazis, ou échanger des messages en toute discrétion.

La traboule la plus connue du Vieux-Lyon est celle qui mène à la maison du Crible (surnommée la Tour Rose), située 16 rue du Bœuf ; un des plus beaux immeubles représentatifs du quartier, classé monument historique en 1937. Une façon unique et amusante de visiter le patrimoine du quartier !

Commodités du quartier

Transports

Le quartier Vieux-Lyon est desservi par une ligne de métro qui traverse Lyon d’est en ouest, ainsi que 2 lignes de funiculaire qui permettent de se rendre à la Basilique de Fourvière ou au Théâtre Antique de Lyon par exemple.

Métro D : Gare de Vaise à Gare de Vénissieux

F1 : Vieux-Lyon à Saint-Just

F2 : Vieux-Lyon à Fourvière

C20 : Fort du Bruissin à Bellecour Le Viste

31 : Perrache – Cité Edouard Herriot