Vivre à Croix-Rousse
Perchée sur sa colline qui culmine à 254 mètres, la Croix-Rousse est un ilot urbain à part, entre Rhône et Saône. Surnommée la « colline qui travaille », elle fait face à celle de Fourvière. Sa forte histoire, sa vue panoramique sur le paysage lyonnais et ses animations atypiques en font un quartier très singulier, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1998.
Croix-Rousse, un village atypique et indépendant
Chouchoutée par ses habitants, le plateau de la Croix-Rousse n’a été rattaché à la ville de Lyon que tardivement – en 1852 – ce qui lui attribue toujours un statut de « ville-village à part », semblable au Montmartre de Paris. Très cosmopolite, il accueille une population hétérogène : artistes, bourgeois, étudiants mais aussi classes populaires. Ce secteur très résidentiel est extrêmement vivant, notamment grâce à son célèbre marché quotidien (hormis les lundis) qui s’étend sur le boulevard de la Croix-Rousse et accueille plus de 95 commerçants. Entouré de terrains de boules et de bistrots, il constitue un lieu de vie incontournable et fait l’unanimité auprès de ses habitants. L’autre artère commerçante majeure est la Grande rue de la Croix-Rousse qui traverse tout le 4ème arrondissement.
Dans les esprits lyonnais, La Croix-Rousse rime surtout avec le « Gros Caillou », rocher gris-blanc qui siège sur le plateau, véritable emblème du quartier. Il fut transporté depuis les Alpes jusqu’à Lyon par les glaciers et découvert en 1862, lors des percées réalisées pour la construction du tout premier funiculaire.
Le Mur peint des Canuts est aussi très représentatif du quartier, grande fresque évolutive qui illustre l’histoire du quartier et ses conditions de travail au XIXe. Il s’agit du plus grand trompe l’œil d’Europe peinte sur un mur grandiose de 1 200 m² !
Naissance de la Croix-Rousse
Durant la Renaissance, en 1512, le roi Louis XII décide de construire des fortifications au sommet de la colline pour défendre la ville de Lyon. Ce rempart – nommé Saint-Sébastien – isole ainsi le plateau, créant ainsi un nouveau faubourg.
Sensiblement au même moment, une croix en pierre de Couzon est érigée sur le plateau, de teinte ocre… D’où le nom Croix-Rousse. Elle sera détruite et reconstruite à plusieurs reprises : abattue par les protestants en 1562, détruite à la Révolution, supprimée en 1881 par décision du conseil municipal de Lyon. En 1994, une réplique sera finalement érigée place Joannès Ambre.
Resté pendant longtemps un hameau, le plateau de la Croix-Rousse prend de l’importance à la fin du XVIIIème siècle. Comme sur les Pentes, des religieux s’y installent, mais également de nombreux commerçants car les taxes y sont alors moins élevées qu’à Lyon.
Une architecture, une histoire
Durant la Révolution industrielle, les biens appartenant aux communautés religieuses sont vendus, libérant de nombreux terrains. Ces derniers laissent place à des immeubles de 5/6 étages qui répondent à l’arrivée massive des ouvriers de la Soie, venus du Vieux Lyon. Au début du XIXème siècle, Lyon devient ainsi la première ville ouvrière de France, haut lieu du tissage industriel de la soie. On attribue alors le nom de « colline qui travaille » à la Croix-Rousse en opposition à Fourvière, la « colline qui prie ».
Cependant à partir de 1831, la conjoncture économique morose et la baisse de la demande en soierie lyonnaise, venant majoritairement d’Amérique du nord, font considérablement chuter le salaire des Canuts. Confrontés à une forte concurrence et payés à la pièce, les ouvriers sont réduits à des conditions de vie précaires, qui entraineront de violents mouvements de révolte.
L’histoire et l’urbanisme du quartier ont été profondément marqués par ces soulèvements populaires. Les immeubles dits « canuts » ont été conçus de sorte à allier espace et confort, permettant de vivre et d’exercer au même endroit. Les conséquentes hauteurs sous plafond pouvaient ainsi renfermer leurs imposants métiers à tisser, suspendus au plafond par de remarquables poutres en chêne.
La Maison Brunet (place Rouville), appartement à 365 fenêtres, en est le parfait exemple avec ses hautes fenêtres sans volets ni encadrements, rendant les logements très lumineux. Leurs façades ne possèdent généralement pas de balcons.
Un quartier où il fait bon vivre
Croix-Rousse est sans aucun doute un quartier familial et agréable ; en témoignent les terrasses de bars remplies, commerces de bouche (dont l’incontournable Pralus avec ses brioches pralinées), boutiques de décoration, ateliers de créateurs, sans oublier nos bouchons lyonnais qui font tout son charme.
Vous pourrez aussi passer vos soirées dans les nombreux cafés théâtres qui accueillent petites pièces mais aussi grands humoristes, ou au Théâtre de la Croix-Rousse, incontestablement ancré dans le paysage artistique national avec sa programmation éclectique.
Tous les ans, faites le plein de sensations à la Vogue des Marrons où bon nombre d’attractions, stands de jeux et de confiseries s’installent sur le grand Boulevard de la Croix-Rousse. Véritable tradition annuelle qui s’étend sur octobre-novembre, cette fête foraine est très appréciée des lyonnais et attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs. Forte de ses 150 ans d’existence, elle est notamment réputée pour ses marrons chauds, dont elle tire son nom.
Des parcs et jardins surprenants
Plusieurs espaces verts ont été aménagés dont le Parc Francis-Popy, accessible par la rue Gorjus ou Philippe de Lassalle. Issu d’une propriété du XIXᵉ siècle, le parc a été réaménagé en 2005.
Le Parc de la Cerisaie de 4,5 hectares est lui accessible par la rue Chazière, où siège une magnifique villa de type toscan de 1911, ainsi que d’imposantes statues. En pente, il permet de rejoindre les quais de la Saône et est partiellement inscrit au patrimoine des monuments historiques, acquise par la ville de Lyon en 1976.
Le Jardin Rosa Mir est une œuvre atypique de Jules Senis Mir, maçon espagnol autodidacte qui a réalisé l’ouvrage pierre par pierre – un hommage à sa mère et à la Vierge Marie, à laquelle un autel est consacré. Ce jardin remarquable est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques et porte le label Patrimoine du XXème siècle. Construit à partir de 1957 avec des inspirations arabo-andalouses, il est composé de matériaux accumulés pendant des années : galets, cailloux ramassés sur des chantiers, coquillages …
Enfin, le jardin le plus proche du métro Croix-Rousse et le plus fréquenté est celui fleurissant sur la Place Bellevue. De nombreux passants viennent flâner et admirer la vue imprenable sur la ville de Lyon ou les Alpes, vue qui vient volontiers concurrencer celle de Fourvière.
Les commodités à la Croix-Rousse
Lors du rattachement du quartier à la ville de Lyon en 1852, de grands travaux d’urbanisation ont été lancés, dont celui de la construction du grand Hôpital de la Croix-Rousse, et la création du premier funiculaire surnommé la « ficelle » par les Lyonnais. Il s’agit désormais du métro C qui relie Cuire à Hôtel de Ville.
Transports
Métro C : Croix-Rousse ou Hénon (Hôtel de Ville – Cuire)
- Bus 2 (Croix-Rousse – Plateau de Saint Rambert)
- Bus 33 (Croix-Rousse – Rillieux Les Alagniers)
- Bus 38 (Gare Part Dieu Vivier Merle – Caluire Place de la Bascule)
- Bus 45 (Croix-Rousse – Valdo)
- C13 (Grange-Blanche – Montessuy)
- C18 (Hôtel de Ville – Croix-Rousse Nord)
Écoles
Vous aurez un vaste choix d’écoles dans le quartier (notamment pour les petits).
Établissements publics
- École maternelle du Commandant Arnaud
- École maternelle le Gros Caillou
- École maternelle les Petits Canuts
- École primaire Les Entrepôts
- École primaire Georges Lapierre
- École primaire Jean de la Fontaine
- École primaire Joseph Cornier
- Collège Saint Exupéry
- Collège Clément Marot
- Lycée Saint Exupéry
- Lycée professionnel Camille Claudel
Établissements privés
- École élémentaire Charles Démia
- École maternelle & élémentaire Saint Denis
- École maternelle & élémentaire Providence des Trinitaires
- Collège Jean-Baptiste de la Salle
- Collège Saint Denis
- Collège Les Chartreux – Saint Charles